Analyse de marché : 31 % de blé BIO en moins pour la prochaine campagne
- delivagri
- 24 avr. 2024
- 3 min de lecture
Lettre de marché des céréales BIO du mercredi 24 avril 2024

🌾 Analyse de marché des céréales (Blé, Orge et Maïs)
Avec une production de blé estimée selon nos estimations à 272 000 tonnes sur la récolte 2024, la production serait en recul de 31 % par rapport à la campagne précédente. Avec un tel ajustement, en raison de plusieurs éléments conjoncturels, le marché du blé pourrait retrouver le chemin de la hausse dès l'année prochaine. Reste à savoir désormais à partir de quand au cours des mois à venir cela pourrait se produire. Les chiffres principaux pour la campagne 2023 sont les suivants :
Production record de 413 000 tonnes
Consommation en meunerie de 177 000 tonnes (en léger recul par rapport à la récolte 2022).
Consommation en nutrition animale de 125 000 tonnes (stable sur 1 an)
Export notamment aux Pays-Bas et en Espagne de 44 000 tonnes, soit en très net recul par rapport à l'année dernière (70 000 tonnes).
Concernant les déclassements, les dernières estimations réalisées en interne tablent sur un niveau de 50 000 tonnes, soit inférieur à ce qui aurait été annoncé récemment sur différents canaux. Les prix en BIO sont restés à ce jour toujours supérieurs au prix des blés conventionnels. Le blé conventionnel ayant fortement reculé durant l'année pour atteindre des niveaux de 170 à 185 €/t.
Ainsi, à ce jour, nous estimons un stock de fin de campagne de l'ordre de 160 000 tonnes, soit en progression de 15 % par rapport à l'année passée. Cela se justifie par une forte rétention chez les producteurs anticipant une baisse de production sur la nouvelle campagne.
🟢 FACTEURS HAUSSIERS
Le niveau de déconversion pourrait atteindre les 16 % avec des exploitations de taille importante ayant fait ce choix notamment dans les bassins de production principaux que sont la Bourgogne et le Sud-Ouest (Gers, Landes et Gironde).
L'assolement en blé tendre BIO est également attendu à la baisse de l'ordre de 19 % pour 2 raisons : les conditions météos pourraient avoir entraîné un recul de 7 % des surfaces d'hivers pour des productions de printemps et des prix peu rémunérateurs sur cette campagne auraient incité selon nos chiffres à une baisse de l'assolement de l'ordre de 12 %.
Les rendements en BIO pourraient également souffrir de conditions météos pluvieuses à l'image de ce qui est analysé et constaté en conventionnel. On parle de notation des cultures de 64 % de bons à très bons avec un impact sur les rendements estimés en BIO de l'ordre de 5 % de baisse par rapport à l'année dernière.
La reprise de la consommation apparaît dans plusieurs pays européens depuis plusieurs mois avec notamment une reprise de 6,3 % en Espagne tous marchés confondus. L’Angleterre reprend également la voie de la reprise avec un taux affiché de 3,2 % de chiffres d’affaires.
En France, la reprise est plus récente. D’après Ecotone (acteur industriel de référence), on constate une reprise de la croissance pour le marché de l'alimentation biologique avec des premiers résultats positifs en début de 2024 (+ 1,9 % en valeur). Une reprise qui pourrait s'expliquer notamment par : La fin de l'ajustement de l'offre et la demande.
🔻FACTEUR BAISSIERS
Le report de stock actuellement évalué à 160 000 tonnes en cette fin de campagne présente le principal effet baissier sur les marchés. Ce niveau est en progression par rapport à l'année passée en raison notamment des anticipations en culture de la baisse de la production pour la prochaine campagne.
A court terme, les tensions sur la trésorerie des exploitations pourraient inciter à provoquer la vente des stocks actuels sur les 3 à 6 mois qui viennent. Cette dynamique pourrait donc maintenir les prix sur des niveaux bas en limitant les capacités de rétention du marché.
La concurrence des offres des Pays de l'Est, et notamment la facilité avec laquelle les flux de céréales peuvent désormais recirculer permettent aux clients, notamment Nord communautaire, Espagne et Italie de trouver des offres compétitives. Cela devrait entraîner un recul des exportations en blé l'année prochaine. Les parts de marchés ont déjà reculées de 48 % sur la campagne 2023.
Les conditions météos du printemps pourraient améliorer les hypothèses de rendements entraînant une hausse de la production en blé et en maïs.
Marius, Acheteur céréales BIO chez Delivagri
Marché collecte de céréales
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